Histoire brève du violon
Il aura pris plusieurs années et l’évolution graduelle de multiples instruments avant que l’on arrive à l’invention du violon tel qu’on le connait aujourd’hui. L’origine de cet instrument est toujours un sujet irrésolu et soulevant plusieurs questions puisque les civilisations antiques grecques et romaines desquelles nous retenons plusieurs héritages dans les domaines de la philosophie, de la poésie et de l’art, ne nous indiquent aucune trace d’instruments se jouant avec un archet. Il en va de même pour les civilisations égyptiennes et chaldéennes. D’où nous vient donc cette tradition de frotter les cordes d’un instrument à l’aide d’un archet? Selon des archives et légendes, un roi indien, Ravana de Ceylan, aurait inventé le premier instrument à cordes frottées: le ravanhatta (plusieurs orthographes possibles). Muni de deux cordes de boyau accordées en quinte, d’un chevalet, d’une petite caisse de résonance faite d’une moitié de noix de coco ainsi que d’un archet courbé comme un arc. On le considère comme étant le plus vieil ancêtre du violon.
Ravanhatta
University of Edinburgh, Musical Instruments Museum Edinburgh
Vielle (vièle),
XIVe siècle, détail d’après Boethius, Naples,
Biblioteca Nazionale, MS V.A.14, fol. 47r.
Par la suite, plusieurs traces d’instruments à archets ont été retrouvées en Europe çà et là mais nous avons peu de certitudes concernant leur origine. Parmi toute la panoplie d’instruments du même genre, en voici quelques exemples qui retiennent notre attention. Venant fort probablement d’Orient, l’instrument que l’on nomme rebab, puis qui évolue pour devenir le rebec à partir du 13e siècle, est doté de trois cordes séparées d’une quinte : la, ré et sol. Sa forme de poire allongée diffère un peu de celle du violon, le devant de l’instrument est plat, le derrière est convexe et sa sonorité est beaucoup plus dur et nasal que le violon d’aujourd’hui. Nommons ensuite les vielles (vièles) et les violes, ces instruments à cordes frottées qui ont connu plusieurs formes. Considérés comme les ancêtres les plus proches du violon, la vielle est un peu plus longue que le violon d’aujourd’hui et composée de trois à cinq cordes de boyaux et la viole est munie de frettes et est jouée à la verticale, comme le violoncelle d’aujourd’hui.
À travers l’Europe, plusieurs luthiers, notamment Kerlino de Brescia et Kolitzer de Paris, fabriquaient des instruments de la sorte et en faisant de petits changements sur la forme, ont contribué à une évolution et la découverte du violon moderne. D’ailleurs, plusieurs sources différentes attribuent cette découverte à différents luthiers tels que Caspar S. Duiffoprugcar, Gasparo da Salo et André Amati de Crémone. Ces deux luthiers du nord de l’Italie étant les plus souvent cités, leur grande influence perdure à partir du milieu du XVIe siècle. Depuis ce temps, de nombreux luthiers de renom tels que Stradivari, Guarneri, Maggini et plusieurs autres ont eux aussi fabriqué des violons et participé à son évolution et surtout, à la transmission de cet art unique à travers les générations.
La leçon de basse de viole,
Caspar Netscher,
Musée du Louvre
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